A demi allongée sur le grand divan blanc
Dans les pages volubiles, elle se perd et paresse
Alternant gracieusement les feuillets lancinants
De ses mains qui frissonnent, un parfum d’allégresse
Les pupilles félines font de maints soubresauts
Entre consonnes et voyelles toujours elles filent
Iris emportées dans la tempête des mots
Onirisme ondulant au travers des lignes
La voilà qui navigue, la voilà qui voyage
Aventureuse tranquille en expédition
Docile, bercée par la langueur du langage
La lectrice se pare d’un manteau d’émotions
Le papier qui se froisse lui procure un frisson
Picotement délicieux qui passe dans son corps
Silence absolu qui submerge le salon
Elle tourne les pages, les tourne encore et encore
Les mots se dressent et dansent flegmatiques
Vile chorégraphie fantasmagorique
Subtilisant les yeux de la belle épuisée
Le récit l’emprisonne dans ses ondes doucereuses
Et dans la nuit qui s’en va, toujours impétueuse
La lectrice fini ce qu’elle a commencé
En cette heure où s’éteignent les chambres voisines
Où l’obscurité telle une ombre indicible
Enveloppe avec douceur les corps indolents
S’absolvant des rumeurs et des lois temporelles
Elle ne cherchera pas à trouver le sommeil
Car les pages l’emportent sur la force du temps
J’espère que ce poème vous a plu. Quoi de plus beau, en effet, que la magie des mots qui nous font voyager…
Frédéric