Un livre.
Des pages.
Que je tourne, que j’apprivoise.
C’est le beau milieu de la nuit.
Pas un bruit.
Le silence est omniprésent, même dans la rue.
Les éclairages de la ville
se sont éteints.
Une obscurité.
Une sérénité.
C’est le beau milieu de la nuit.
Je cherche le sommeil,
mais ne le trouve pas.
Demeurent en moi trop de pensées
qui me piquent
et me transpercent,
qui assaillent mon esprit
avec une constante brutalité.
Saloperies.
C’est le beau milieu de la nuit.
Je fais tout pour lutter contre cette foutue insomnie.
Je me suis fait une tisane.
J’ai écouté le bruissement du vent.
J’ai compté les moutons imaginaires.
C’est le beau milieu de la nuit.
Je tourne des pages.
J’essaye
vainement
de perdre mes yeux
vagabondant
dans les lignes noires infinies,
espérant que la fatigue,
que la litanie
des mots,
face son office,
et me laisse glisser
dans la mollesse des draps
protecteurs.
Acte inutile.
Les pupilles demeurent
ouvertes.
Le monde des rêves
me reste clos.
C’est le beau milieu de la nuit.
Je veux dormir, me reposer,
comme l’ange qui sommeille à mes côtés.
Quelques ronflements.
Quelques soupirs.
Et moi,
l’homme oublié par Morphée.
Je ne dormirais donc pas.
Mais peut importe maintenant
puisque il fera bientôt jour.
Frédéric Dessault