
J’ai jeté mes yeux crevés au-dessus des toits haut-dressés pour contempler la voûte céleste.
Le froid était glacial, le noir omniprésent,
mais le ciel tapissé d’étoiles
m’a réchauffé un peu,
et l’esprit
et le coeur.
L’univers est bien fait.
La nature s’était tut,
endormie par la nuit
et le silence impétueux.
Une cigarette au coin des lèvres
cramaient mes joues creusées,
éclairaient mon visage hagard.
Hors de ma bouche,
la fumée s’envolait mollement dans le vent,
ondulait le long de rien,
rejoindre un je-ne-sais-quoi de divin.
Pas un bruit,
aucun mouvement,
ne venait bousculer ma lente contemplation.
Pas même les murs de mes pensées.
Je me laissais porter dans le murmure universelle,
dans la tranquilité organique, assourdissante et silencieuse.
Bruissements de cils.
Je me noyais dans cet imposant spectacle galactique,
obnubilé par ces milliers de scintillements éparpillés
aux confins du monde.
Je m’absorbais de l’atmosphère,
néant sublime, grandiloquent,
et conservait son souvenir au fond de moi.
Cet ailleurs imposant,
ce ciel sans âme et iréel,
me renvoyait à la futilité
de mon être.
L’univers se foutait de ma gueule, je crois.
J’ai pris une dernière bouffé
de fumée nocive.
Ça me faisait du bien.
J’ai écrasé ma clope
dans le petit cendrier,
remplis de mégots
et d’amertume.
J’ai ouvert la porte.
Elle a grincé.
Je suis rentré.
Tu n’étais pas là.
Où étais-tu ?