
L’obscurité emprisonne la mémoire des hommes.
Il y a le silence.
Tout est silence.
Silence étouffé.
Silence assourdissant.
Silence vissé dans les viscères de la boue.
Silence saturé dans les barbelés ravageurs.
La terre boulimique, la Mère poreuse, ingère
les formes informes et les peaux crasseuses,
recrache les âmes damnées et les rêves révolus.
Les yeux sont vides, les bouches sèches,
asséchées par le manque,
par le manque de la bouche de l’être aimée,
de ces lèvres abandonnées dans ce lointain trop lointain.
L’espoir n’a plus sa place dans la douleur et le néant.
L’amour non plus.
Les soldats suintent des amours perdus.
Et les balles avalent les hommes.
Et le ciel regarde sans rien faire.
Massacrer ou mourir.
Souvent les deux.
Toujours par hasard.
Toujours pour rien.
Une lame rencontre un corps.
Le plomb, l’acier, transperce le corps.
Le feu explose le corps.
Et le corps ne comprend pas.
Ordres futiles.
Gueulantes meurtrières.
Baïonettes aiguisées.
Des crocs tenaces.
Avancer pour tuer.
Courir pour mourir.
Tomber.
Tomber par milliers.
En milliers de morceaux.
– Ce qu’il faut de courage pour refuser de tuer.
Superbe ton poème. https://marinadedhistoires.wordpress.com/2020/08/23/ma-petite-cherie-2/
J’aimeJ’aime
Merci. 😀 J’en ai fait également un enregistrement vocal que je vais probablement mettre en ligne demain. 😉
J’aimeAimé par 1 personne