
— Dans la famille Hippopotame je voudrais le père.
— Pioche.
Un mouvement
de la main
vers le tas
de cartes inertes.
Elle rugit de joie.
( Cri de lionceau )
— Bonne pioche !
Alors elle continue
et tente,
de sa voix entêtante,
de reconstituer
la petite famille
dis
per
sée.
— Dans la famille Hippopotame je voudrais la mère.
— Pioche.
Entassésdans le wagon,
Silence
et BOUCAAAAAAAN
se superposent,
apportent un bref moment de pause ( … )
dans ces vies en t o
o l n s
u l
r i
b
Le train va,
imperturbable voyageur – – – – – – – – – – – – – –
dans les profondeurs
de la nuit sombre
et sans éclat.
Les yeux se closent,
disparaissent sous les paupières
moroses,
iris flottantes dans les pensées
vagabondantes,
et d’une bouche
cadenassée
s’échappe une respiration,
( ronflement )
un souffle désuet.
Un homme âgé
feuillette son journal.
Les pages se frippent
sous ses mains
intraitables.
Contact et bruissement
de papier,
un frisson parcoure mon échine,
comme l’encre noire
qui se décline
aux travers
des loooongues lignes.
Des étudiants causent
philosophie,
géographie,
et autres cours,
et ils rient. ^ ^
Pleurs de bébé.
Larmes
de crocodile. ,- -,
Une senteur
nauséabonde
qui se propage,
telle une onde pénétrante,
tel un fabuleux orage,
entre les places, entre les rangs,
et les fauteuils où rêvent les gens.
( Zzzz ! Zzzz ! petite licorne qui court dans les nuages )
Une femme se lève,
regard tendu,
oreillecollée
au téléphone. vole,
/
/
Elle passe, /
file,
entre les sièges rouges
et le couloir étroit.
Elle va si vite.
Un courant d’air
contre ma nuque.
Une brise légère
dans mes cheveux.
Quelques pincées de lumières,
indicibles,
néons dorés
é
par
pil
lées
sur le fil d’une ville.
Un râle.
Une toux. ( Kof ! Kof ! Kof ! )
Un éternuement ( ATCHOUM !!! )
qui vient de derrière,
de nulle part,
de la froideur
hivernal,
de la grisaille
persistante,
inconvenante,
qui dépose sur le pays
son long manteau
mélancolique.
Les gens végètent.
Dans les fauteuils ils se prélassent,
immobiles et tristes silhouettes
qui attendent
que
l – e t – e – m – p – s p – a – s – s – e ,
tandis que le train
file sur les rails, ( TCHOU ! TCHOU ! )
et glisse,
tel un bobsleigh
vif,
sur la piste glacé,
sous un ciel plein de sommeil.
Presque un reflet. ] [ .telfer nu euqserP
Dans la vitre une fille,
aux traits fins et fatigués,
contemple son visage
et recoiffe
ses cheveux défaits.
Sa respiration légère embue l’horizon,
dessine sur la vitre des bulles de savon. o o O
O o o O o
Damnation !
Nos yeux se croisent et ils se voient.
Nos regards s’échappent aussitôt,
en un éclair,
gênés de ce moment,
de s’être vu,
de s’être reluqué,
pendant ce bref instant,
pudiques globes oculaires.
Absence.
Silence.
Elle se lève,
hésitante,
et vient s’asseoir à mes côtés.
C’est une ombre qui s’estompe,
c’est une comète qui se répand,
c’est l’éclatante lumière du jour.
Effluve de rose
et de printemps,
senteur d’aurore,
parfum d’amour.
Elle semble douce
et de belle âme.
C’est une balle,
une explosion, ( BOUM !!! )
qui vient transpercer
tous mes organes.
Que vais-je lui dire ?
Comment puis-je la faire sourire ?
Un mot
va
sortir
de
ma
bouche.
Sifflement. ( Triiit ! Triiii ! )
Terminus,
tout le monde descend.
Normalement ce texte est encore plus visuel mais WordPress ne permet malheureusement pas de conserver toutes les polices différentes utilisées.
On ressent parfaitement toute l’atmosphère de ce wagon de voyageurs, bravo !
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Merci pour ce voyage poétique et réaliste à la fois . 🙂
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Nous espérons que vous avez passé un bon voyage. La SNCF vous remercie. 🙂 Hihi ! Merci 😉
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Merci 😉 Je ne sais pas ce que tu en penses mais, personnellement, je trouve que, bien souvent, les voyages sont aussi surprenant et enrichissant qu’ils sont exténuant. 😀
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C’est certain mais je préfère mille fois les voyages en train plutôt qu’en voiture !
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