
Le chant strident d’une cigale calfeutrée sous une alcôve
Les hirondelles qui s’endorment dans le ciel crépusculaire
Des ombres épuisées, et soudain le cri d’un fauve
D’un passant enfiévré qui vient de finir son verre
Quittons la place aux pierres blanches où les gens s’amusent entre eux
Vient donc ma belle que nous allions nous alanguir à la fontaine
Prenons le temps de contempler les étoiles dans les cieux
Et qu’elles viennent balayer nos tristesses et nos peines
Que l’on s’allonge un instant sur les pavés encore brûlants
Que nous parlions de nos vies, rions gorges déployés
Que nos coeurs battent à tout rompre, à nous percer les tympans
Et qu’ils se trouvent et qu’ils s’accordent dans cette douce nuit d’été
Fasse qu’un vent innatendu mène ta bouche vers la mienne
Et que tes mains trouvent le chemin des secrets de mes désirs
Que tes jambes ensorcelantes m’assouvissent et me comprennent
Et que nos corps enfiévrés ne cherchent plus à se mentir
Voilà la nuit de nos vingt ans
Où s’éveillent nos cœurs mornes
Voilà nos sexes triomphants
Qui se lient avant l’automne